
Carnet de voyage : stage de solidarité en République dominicaine pour des étudiantes et étudiants de Techniques policières
Après six mois de préparation intense, nous avons vu la lumière au bout du tunnel et pu réaliser avec succès notre stage de solidarité en République dominicaine. Pour mener à bien ce projet, nous avons dû travailler avec acharnement et persévérance. Le financement du projet représentait à lui seul un défi de taille qui été relevé avec brio.
Envahis d’une fébrilité bien ressentie, nous sommes partis le 14 janvier pour la République dominicaine. Tout juste débarqués de l’avion, nous avons subi un choc thermique qui devait vite être oublié car le programme de la semaine qui s’en venait était chargé. Dès le lendemain de notre arrivée, une visite culturelle de la ville de Puerto Plata nous attendait. Un exposé sur l’histoire de la ville et sur ses particularités géographiques et culturelles nous a été adressé. Un petit tour dans les rues de la ville nous a permis de découvrir ses principaux attraits.
Le jeudi 16 janvier, en compagnie du groupe de soins infirmiers, notre périple en minibus sur les routes de la République dominicaine, bondées de motocyclettes, nous conduisait à la coopérative Conacado, une entreprise de commerce équitable de cacao. Sur place, nous avons pu y déguster les produits exotiques de l’endroit : graines de cacao, noix de coco, ananas frais, citrons doux… L’un des dirigeants de la coopérative nous a invités à prendre le repas à sa casa (maison). Au menu, un repas dominicain typique : le sancocho (une sorte de ragoût avec des morceaux de poulet, de porc, de banane plantain…). Un petit de verre de bière « EL Présidente » nous avait été servi en apéritif. Tout compte fait, un accueil chaleureux et convivial de la part de notre hôte.
Le vendredi matin, notre itinéraire nous conduisait vers la ville de Santiago, le chef-lieu de la province portant le même nom. Là-bas, une visite du poste de police avait été prévue. C’est surtout le service de l’unité tactique (Swat Santiago) qui a retenu notre attention. Un échange chaleureux avec des agents du Swat nous a permis de mieux connaître la nature de leur travail et l’équipement dont cette escouade disposait.
Sur notre chemin de retour vers Puerto Plata, nous avons fait escale à Imbert, histoire de visiter un poste de police d’un petit village. Il était vraiment différent de ce qu’on peut retrouver au Québec : des infrastructures minimalistes pour ne pas dire souvent vétustes si l’on considère les cellules des détenus.
À Puerto Plata, nous avons été reçus par le commandant en chef de la police nationale, division Nord de la République dominicaine. C’est avec une fierté non dissimulée que ce dernier nous a parlé de la police nationale de son pays. De plus, il nous a montré les différents uniformes que devait porter un haut gradé. Dans le discours qu’il nous livré, on a pu constater que les priorités de leur police nationale divergeaient des nôtres. En République dominicaine, la police nationale accorde une grande attention à la sécurité des touristes. Le tourisme a des retombées économiques majeures. Une autre différence marquante à propos de la police dominicaine concerne la sécurité routière. C’est un autre monde comparativement à ce qu’on voit au Québec. Le code de sécurité routière d’ici est beaucoup plus sévère qu’en République dominicaine.
Samedi et dimanche, les 18 et 19 janvier, nous nous sommes rendus dans le batey de Baraguana, un ancien camp de travailleurs de cannes à sucre où habitent des Haïtiens réfugiés qui sont aidés par l’organisme Les Artisans de Paix. Il y a de cela un certain temps, le groupe a d’abord réparé le centre de services communautaires et aménagé un dispensaire. Tout cela sous la supervision de Mme Lise Gagnon bénévole de longue date au sein des Artisans de Paix. Depuis, à chaque année, des améliorations sont apportées aux infrastructures du village et des services y sont rendus. Nous n’avons qu’à penser aux nombreux groupes d’étudiants et d’enseignantes de Soins infirmiers du Collège qui sont allés y prodiguer des soins ces dernières années.
Pour notre part, notre engagement consistait à construire une table de pique-nique pour le parc du village ainsi que des petits travaux de peintures. Notre contrat a été rempli, même si nous avons été retardés par les caprices de Dame Nature. Avec le support de Francis Sanchez, notre chauffeur de mini-bus, dont notre ami québécois Richard traduisait les propos, nous avons mené à bien notre projet de construction. Il aurait été difficile de refuser l’aide de Francis. Les Dominicains semblent tellement vouloir nous aider.
Notre séjour à Baraguana s’est terminé par une tournée des casas (maisons) où nous avons supporté les étudiantes de Soins infirmiers et leurs enseignantes dans la distribution de vivres : riz, huile à cuisson, haricots en grains et tomates ensachées. Ce ne fut pas facile de quitter le village surtout en raison des marques d’affection que nous avions reçues des enfants. Ils sont si mignons et attachants. Des moments qui resteront gravés dans notre mémoire.
Le lundi 20 janvier, profitant d’une belle journée ensoleillée, ce fut jour de congé et nous avons saisi l’occasion pour recharger nos batteries avant le retour au Québec et à sa saison hivernale.
En guise de conclusion, il est important de mentionner que ce séjour en République dominicaine nous a vraiment fait prendre conscience des différences culturelles entre nos deux pays, que ce soit en matière de vie familiale, de relations hommes/femmes, de sexualité, de sécurité, d’écologie, de conditions socioéconomiques, etc. Par ailleurs, nous avons été émerveillés par ce peuple accueillant et chaleureux d’habitants dominicains et haïtiens.
Nous ne pourrions terminer ce blogue sans dire un immense merci à tous ceux et celles qui ont cru en notre aventure et nous ont supportés indéfectiblement : Lise Gagnon, Pedro J Tejada, Richard Brunelle, parents, enseignants, amis, Cercle de Fermières de Saint-Pierre d’Alma et bien sûr les directions du Collège.